Pixels morts
06 décembre 2016
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Si nous pensions que des auteurs visionnaires comme Aldous Huxley et George Orwell exagéraient, force nous est faite aujourd'hui de réviser ce jugement. C'est du moins la réflexion que je me fais en apprenant que Google a tout bonnement coupé le sifflet, à distance, à des téléphones de sa marque Pixel, sans préavis digne de ce nom ; au moment des faits, ceux-ci étaient en usage normal entre les mains de leurs propriétaires légitimes.
Les licences d'utilisation imposées par les mogols que sont Facebook, Google ou Apple, ont beau être l'objet de vives critiques pour leur caractère léonin, toujours défavorable aux clients, rien ne change, au contraire. On a vu par exemple que si un utilisateur de Facebook est livré à la vindicte d'un nombre suffisant d'autres utilisateurs du même réseau social qui ne partagent pas ses opinions, il peut arriver un point de non-retour où un algorithme verrouille le compte de la victime (presque) sans autre forme de procès et sans aucun recours. Ensuite, c'est le parcours du combattant pour obtenir le rétablissement du compte. Autre exemple : des auteurs d'applications pour iOS ont vu leur produit éjecté de la boutique d'Apple pour infraction à une de leurs innombrables règles.
Nous avons tous entendu parler de ces phénomènes qui n'affectaient jusqu'ici que le monde virtuel. L'intervention à distance de Google contre du matériel est donc une première dans la réalité matérielle (eh oui, il faut préciser, puisqu'il y a la réalité virtuelle) : quelque 200 téléphones tactiles PIXEL ont été bloqués à distance par Google parce que les modalités de leur vente étaient « interdites ». Je me garderai d'entrer dans une discussion sur le bien-fondé de la motivation de cette intervention et sa justification éventuelle.
Entre temps Google a semble-t-il fait machine arrière et reconnu avoir dégainé sans réfléchir l'artillerie lourde. Le fonctionnement des appareils dont les propriétaires ont pu convaincre le grand justicier Google de leur bonne foi a été rétabli.
Cela n'enlève rien au fait qu'un pas de plus a été franchi dans l'escalade de la surveillance généralisée, sous une forme que nous n'avions (peut-être) pas vu venir.
Les licences d'utilisation imposées par les mogols que sont Facebook, Google ou Apple, ont beau être l'objet de vives critiques pour leur caractère léonin, toujours défavorable aux clients, rien ne change, au contraire. On a vu par exemple que si un utilisateur de Facebook est livré à la vindicte d'un nombre suffisant d'autres utilisateurs du même réseau social qui ne partagent pas ses opinions, il peut arriver un point de non-retour où un algorithme verrouille le compte de la victime (presque) sans autre forme de procès et sans aucun recours. Ensuite, c'est le parcours du combattant pour obtenir le rétablissement du compte. Autre exemple : des auteurs d'applications pour iOS ont vu leur produit éjecté de la boutique d'Apple pour infraction à une de leurs innombrables règles.
Nous avons tous entendu parler de ces phénomènes qui n'affectaient jusqu'ici que le monde virtuel. L'intervention à distance de Google contre du matériel est donc une première dans la réalité matérielle (eh oui, il faut préciser, puisqu'il y a la réalité virtuelle) : quelque 200 téléphones tactiles PIXEL ont été bloqués à distance par Google parce que les modalités de leur vente étaient « interdites ». Je me garderai d'entrer dans une discussion sur le bien-fondé de la motivation de cette intervention et sa justification éventuelle.
Entre temps Google a semble-t-il fait machine arrière et reconnu avoir dégainé sans réfléchir l'artillerie lourde. Le fonctionnement des appareils dont les propriétaires ont pu convaincre le grand justicier Google de leur bonne foi a été rétabli.
Cela n'enlève rien au fait qu'un pas de plus a été franchi dans l'escalade de la surveillance généralisée, sous une forme que nous n'avions (peut-être) pas vu venir.
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