L’industrie automobile a connu, au cours de la première décennie de ce siècle, des bouleversements liés à la généralisation de la commande électronique dans les voitures. Les péripéties liées aux accélérations intempestives des véhicules Toyota sont encore dans toutes les mémoires. Dans un premier temps, les enquêtes avaient établi le blocage de la pédale d’accélérateur par un tapis baladeur. On a même prétendu que ces dysfonctionnements étaient dus à la confusion par l’automobiliste entre pédales de frein et d’accélérateur. Les autorités états-uniennes s’étaient ralliées à ces thèses et Toshiba avait gagné plusieurs des procès qui lui avaient été intentés.

 

La révélation par la presse du montant des pertes que ces affaires auraient occasionnées a mis certains automobilistes sur de nouvelles pistes d’investigation. Selon la revue EETimes, des experts du logiciel embarqué, chargés d’analyser le problème, ont alors découvert dans le code des variables critiques et des tâches qui plantaient. Ils ont également mis à jour des faiblesses dans le logiciel chargé de traiter les anomalies de la commande électronique de la soupape d’admission des gaz. Ils ont ainsi pu démontrer que de tels défauts pouvaient conduire à des accélérations aberrantes.

Confronté à ces résultats, Toyota avait accepté en décembre 2012 un arrangement selon lequel le constructeur verserait un paiement compensatoire de 1,6 milliard de dollars. Ce revirement en laisse présager d’autres, surtout dans des affaires qui auront fait des victimes. Les conséquences spectaculaires de ce qu’il faut bien appeler l’incurie dans la programmation du logiciel embarqué sont de nature à frapper les esprits. Suffiront-elles à faire en sorte qu’elles ne se reproduisent plus ?