L'internet des oreilles
04 janvier 2016
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La période de l'année est propice aux prévisions. Certaines déconcertent, elles paraissent absurdes tout en suscitant des craintes que nous préférons laisser endormies. C'est ce qui m'est arrivé à la lecture d'un article sur la généralisation de l'enregistrement de toutes nos conversations. Ce sont là de vieilles lunes orwelliennes, direz-vous, et c'est ce que j'ai pensé aussi, avant d’y regarder de plus près ou, plutôt, avant d’écouter mieux … j'ai alors compris qu'il s'agissait d'une ère nouvelle dont l'enjeu n'était pas simplement de capter et de retenir à l'aide d'enregistrements de masse tout ce que nous disons. Le défi, c'est d'en faire comprendre le contenu par des machines. Ce qui est en cause, c’est une exploitation active du contenu de ces enregistrements au moyen d’algorithmes de recherche et d’analyse de plus en plus fins.
Quiconque s’intéresse à l’intelligence (artificielle ou pas) sait que la reconnaissance vocale et la compréhension de la langue parlée en sont la clé de voûte. Après un demi-siècle de progrès par à-coups dans ce domaine, l’étendue des champs d’étude n’a fait que croître ; en surface et en profondeur. Aujourd’hui, les travaux les plus avancés portent justement sur les réseaux neuronaux en profondeur, notamment les réseaux dits récurrents, essentiels pour l’apprentissage ; aussi pour l’apprentissage par les machines des langues parlées par les hommes.
On ne sera pas surpris d’apprendre que ces recherches sont menées notamment par Google, Apple, Amazon et Microsoft, car bientôt ces machines qui nous écouteront parler ne seront plus seulement nos téléphones portables et nos ordinateurs, mais tout le parc des appareils interconnectés dans ce que l’on appelle encore l’internet des objets mais s’appelera peut-être un jour l’internet des oreilles.
Une version française de l'article de James Somers est parue dans le numéro de janvier de Courier International. Il soulève une question intéressante : si elle a lieu, comment cette généralisation de l'enregistrement de nos propos influera-t-elle sur notre manière de parler.
Quiconque s’intéresse à l’intelligence (artificielle ou pas) sait que la reconnaissance vocale et la compréhension de la langue parlée en sont la clé de voûte. Après un demi-siècle de progrès par à-coups dans ce domaine, l’étendue des champs d’étude n’a fait que croître ; en surface et en profondeur. Aujourd’hui, les travaux les plus avancés portent justement sur les réseaux neuronaux en profondeur, notamment les réseaux dits récurrents, essentiels pour l’apprentissage ; aussi pour l’apprentissage par les machines des langues parlées par les hommes.
On ne sera pas surpris d’apprendre que ces recherches sont menées notamment par Google, Apple, Amazon et Microsoft, car bientôt ces machines qui nous écouteront parler ne seront plus seulement nos téléphones portables et nos ordinateurs, mais tout le parc des appareils interconnectés dans ce que l’on appelle encore l’internet des objets mais s’appelera peut-être un jour l’internet des oreilles.
Une version française de l'article de James Somers est parue dans le numéro de janvier de Courier International. Il soulève une question intéressante : si elle a lieu, comment cette généralisation de l'enregistrement de nos propos influera-t-elle sur notre manière de parler.
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