Graphene, le point G à 1000 millions... d'euros
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Une récompense historique a été attribuée au projet Graphene par le programme européen FET : technologies futures émergentes. Le Pr Jari Kinaret de l'université de Chalmers à Göteborg est aux commandes du navire de recherche « Graphene Flagship » et il coordonnera 126 groupes de recherche dans 17 pays européens. Budget initial s'élève à 54 millions d’euros sur 30 mois. Confiante, la vice-présidente de la commission européenne Neelie Kroes a annoncé 1 milliard d'euros échelonnés sur 10 ans. Grosse artillerie donc, pour ce projet aux futures applications prometteuses : capteurs, cellules solaires ou afficheurs flexibles, des matériaux souples, mais aussi extrêmement résistants, destinés à des secteurs comme l'aéronautique.
L'électronique haute fréquence, l'optoélectronique, ainsi que la magnétoélectronique ne sont pas en reste. On décrit le graphène comme le matériau le plus fin et l'un des plus résistants connu à ce jour. Sa conductivité thermique et électrique est 80 et 150 fois supérieure à celles du silicium. À température ambiante, la mobilité des électrons au sein du graphène est de 200.000 cm2 par volt par seconde, ce qui correspond à une vitesse de 1000 km/s, alors que celle du silicium n'est que de 1.400 cm2/V.s-1 (7 km/s). Le graphène serait donc un candidat sérieux pour remplacer le silicium et ainsi permettre la miniaturisation extrême des transistors.
Une des préoccupations au centre du projet de recherche est bien sûr la production. Selon Daily Tech, la production en 2008 d'un seul centimètre cube de graphène aurait coûté quelque 100 millions de dollars ! Pas étonnant que Neelie Kroes tire (lire) son bazooka, question de donner des frissons aux chercheurs sud-coréens en avance sur les écrans souples.
Ce financement est une bonne nouvelle, sachant que certains pans du projet de stratégie numérique européenne sont beaucoup moins attrayants : la 5G, par exemple, qui a des airs de lobbying en grandes pompes. Notre dame de faire, aime fer des cadeaux et prévoit d’offrir des conditions favorables aux éditeurs de contenus nord-américains à prendre part à la gestion même des réseaux de distribution. Quel est l’avenir du commerce numérique « fait en UE » ?
Et dire que le Graphène va accélérer tout ça !
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