Entretien avec Michael Keating : créer et développer un service de véhicules électriques partagés
12 juillet 2018
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Selon Michael Keating (fondateur et PDG de Scoot Networks), son entreprise est en train de « construire le métro du XXIe siècle ». Il nous a récemment expliqué comment il était parvenu à créer une entreprise spécialisée dans la mobilité électrique partagée et de quelle manière les nouvelles technologies de véhicules électriques suscitaient une adoption massive.
C. J. Abate : Quelques mots à votre sujet pour commencer. Vous avez étudié l'art et l'aménagement urbain entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Qu'est-ce qui vous a amené à lancer un service de véhicules électriques partagés ?
Michael Keating : j'ai grandi en ville et j'ai commencé à utiliser le métro à 11 ans. Plus tard, j'ai étudié l'urbanisme à l'université Harvard et j'ai appris énormément sur la manière dont la mobilité pouvait définir une ville. Mon intuition m'a fait comprendre qu'il était possible de résoudre les questions de mobilité urbaine et d'encombrements de la circulation en proposant un réseau partagé de véhicules. De plus, si ces véhicules étaient électriques, il serait alors possible de réduire le bruit, le danger et la pollution. C'est à partir de ces réflexions que j'ai développé l'idée de Scoot.
C. J. A. : Qu’est-ce que Scoot Networks ? Sur quel modèle économique vous appuyez-vous ? Comment fonctionne votre service ?
Michael Keating : Scoot est à l'origine une entreprise spécialisée dans la mobilité électrique partagée, partenaire des plus grandes villes du monde pour proposer des moyens de transport rapides, agréables et abordables. Nous gérons des réseaux de véhicules partagés, librement disponibles partout dans une ville, notamment des scooters, des vélos, des trottinettes et des mini voitures, tous électriques. Les utilisateurs téléchargent l'applications, s'inscrivent et sont guidés pour accéder aux véhicules. Ils ont ainsi accès à des centaines de véhicules électriques partagés qui leur permettent de se déplacer d'un point à un autre pour le prix d'un ticket de métro, et à un coût bien inférieur à un taxi ou un véhicule Uber.
C. J. A. : Où êtes-vous présents ? N'importe qui peut-il télécharger l'application et utiliser vos services ?
Michael Keating : Scoot a été fondée à San Francisco en 2012 et nous gérons actuellement un parc de plus de 650 scooters, plus 500 supplémentaires qui seront ajoutés cet été. Dans le cadre de notre développement initial pour l'année 2018, nous avons prévu de déployer 1 000 vélos électriques et 500 scooters électrique à Barcelone au premier semestre et nous prévoyons un parc de dizaines de milliers de véhicules dans le monde en 2019. Oui, toute personne âgée d'au moins 18 ans peut s'inscrire et utiliser le service Scoot. Elle peut ensuite réserver un véhicule et y accéder via l'application. Des casques sont fournis pour les scooters ainsi qu’une formation, avec un intervenant ou par une série de vidéos en ligne.
C. J. A. : Qui sont vos clients ? Quel est le profil de votre client type ?
Michael Keating : nos utilisateurs sont des citadins qui utilisent Scoot pour se rendre à leur travail, faire leurs courses et aller partout où ils le souhaitent. Vous y trouvez aussi bien des professeurs, des boulangers et des ingénieurs que des artisans, des étudiants et des parents. Certains de nos utilisateurs sont coursiers et assurent des prestations pour des restaurants avec nos véhicules. D'autres roulent simplement pour le plaisir le week-end. L'utilisateur type a entre 21 et 35 ans.
C. J. A. : San Francisco semble logique. Mais pourquoi Barcelone ? C'est une ville extraordinaire, mais je n'aurais jamais imaginé qu'elle soit à la deuxième place de votre implantation.
Michael Keating : Barcelone est notre deuxième ville du fait de son enthousiasme culturel pour la moto et le vélo, de sa météo magnifique et d'un gouvernement local visionnaire. Outre le développement d'une solide culture du scooter, Barcelone a également investi considérablement dans les infrastructures pour vélos, avec notamment des voies cyclables étendues et dédiées et des râteliers à vélos. Nous sommes enthousiastes d’être parvenus à introduire les services Scoot en Europe et à démontrer que les véhicules électriques partagés constituent la forme la plus intéressante et évolutive de mobilité urbaine.
C. J. A. : Parlons un peu technique. Quels types de véhicules utilisez-vous ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la technologie LEV (Light Electric Vehicle) ?
Michael Keating : l'aspect le plus important, c'est notre démarche multimodale, et donc l’accès à plusieurs moyens de transport entre deux points. Nous proposons des scooters, des vélos électriques, des quads et nous explorons aujourd'hui les trottinettes, particulièrement appréciées. L'objectif est de proposer le véhicule dont vous avez besoin quand vous en avez besoin. Pour chaque ville, nous choisissons des véhicules spécifiques, adaptés aux besoins et aux souhaits de nos clients. Voici quelques exemples de ceux que nous proposons à San Francisco et à Barcelone :
C. J. A. : En quoi la technologie LEV a-t-elle changé depuis le lancement de Scoot en 2012 ?
Michael Keating : tout est différent. Scoot est l'entreprise d'origine, spécialisée dans la mobilité électrique. Elle nous a permis de développer le secteur en développant une activité. Les technologies initiales des véhicules et des batteries n'étaient pas suffisamment abouties. Scoot a permis d'accélérer le développement des équipementiers en augmentant le nombre d'utilisateurs et en assurant l’accès aux données. Nous assistons aujourd'hui à l’apparition de véhicules inédits et enthousiasmants, mais aussi à une amélioration massive des technologies et des coûts des batteries. Le secteur se trouve tout près du point de basculement juste avant l'adoption massive.
C. J. A. : Quelle a été la plus grande difficulté pour le lancement et la mise en œuvre des services Scoot ? Trouver des investisseurs ? Construire le réseau de partenaires pour les ateliers, les constructeurs et la maintenance ?
Michael Keating : chacune des étapes de l'entreprise nous apporté son lot de défis particuliers. L‘un des plus difficiles a sans doute été lié aux limites des technologies de batteries dans les premières années de l'entreprise. Nos scooters les plus récents offrent une autonomie multipliée par cinq par rapport à ceux des débuts. Nous investissons également en permanence dans la règlementation urbaine en aidant les autorités de régulation à mieux comprendre les nouveaux services de mobilité comme Scoot. Nous travaillons avec eux pour adapter les règles de stationnement à ces services inédits et écologiques que leurs citoyens attendent.
C. J. A. : Quels sont les projets futurs de Scoot ? Une autre ville ?
Michael Keating : Scoot a pour ambition de construire le métro du XXIe siècle : relier n'importe quel point de la ville à un autre aussi rapidement qu'un taxi, de manière aussi abordable qu'un bus et aussi silencieusement qu'un vélo. Toutes les villes du monde pourront en bénéficier. Elles seront ainsi à la fois plus saines, plus prospères et plus heureuses. Dans quelques années, nous ne pourrons même pas imaginer des villes sans ce type de service. L'ambition de Scoot au cours des années qui viennent est de s'implanter dans d'autres villes d'Europe et du continent américain.
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C. J. Abate : Quelques mots à votre sujet pour commencer. Vous avez étudié l'art et l'aménagement urbain entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Qu'est-ce qui vous a amené à lancer un service de véhicules électriques partagés ?
Michael Keating : j'ai grandi en ville et j'ai commencé à utiliser le métro à 11 ans. Plus tard, j'ai étudié l'urbanisme à l'université Harvard et j'ai appris énormément sur la manière dont la mobilité pouvait définir une ville. Mon intuition m'a fait comprendre qu'il était possible de résoudre les questions de mobilité urbaine et d'encombrements de la circulation en proposant un réseau partagé de véhicules. De plus, si ces véhicules étaient électriques, il serait alors possible de réduire le bruit, le danger et la pollution. C'est à partir de ces réflexions que j'ai développé l'idée de Scoot.
C. J. A. : Qu’est-ce que Scoot Networks ? Sur quel modèle économique vous appuyez-vous ? Comment fonctionne votre service ?
Michael Keating : Scoot est à l'origine une entreprise spécialisée dans la mobilité électrique partagée, partenaire des plus grandes villes du monde pour proposer des moyens de transport rapides, agréables et abordables. Nous gérons des réseaux de véhicules partagés, librement disponibles partout dans une ville, notamment des scooters, des vélos, des trottinettes et des mini voitures, tous électriques. Les utilisateurs téléchargent l'applications, s'inscrivent et sont guidés pour accéder aux véhicules. Ils ont ainsi accès à des centaines de véhicules électriques partagés qui leur permettent de se déplacer d'un point à un autre pour le prix d'un ticket de métro, et à un coût bien inférieur à un taxi ou un véhicule Uber.
Michael Keating : Scoot a été fondée à San Francisco en 2012 et nous gérons actuellement un parc de plus de 650 scooters, plus 500 supplémentaires qui seront ajoutés cet été. Dans le cadre de notre développement initial pour l'année 2018, nous avons prévu de déployer 1 000 vélos électriques et 500 scooters électrique à Barcelone au premier semestre et nous prévoyons un parc de dizaines de milliers de véhicules dans le monde en 2019. Oui, toute personne âgée d'au moins 18 ans peut s'inscrire et utiliser le service Scoot. Elle peut ensuite réserver un véhicule et y accéder via l'application. Des casques sont fournis pour les scooters ainsi qu’une formation, avec un intervenant ou par une série de vidéos en ligne.
C. J. A. : Qui sont vos clients ? Quel est le profil de votre client type ?
Michael Keating : nos utilisateurs sont des citadins qui utilisent Scoot pour se rendre à leur travail, faire leurs courses et aller partout où ils le souhaitent. Vous y trouvez aussi bien des professeurs, des boulangers et des ingénieurs que des artisans, des étudiants et des parents. Certains de nos utilisateurs sont coursiers et assurent des prestations pour des restaurants avec nos véhicules. D'autres roulent simplement pour le plaisir le week-end. L'utilisateur type a entre 21 et 35 ans.
C. J. A. : San Francisco semble logique. Mais pourquoi Barcelone ? C'est une ville extraordinaire, mais je n'aurais jamais imaginé qu'elle soit à la deuxième place de votre implantation.
Michael Keating : Barcelone est notre deuxième ville du fait de son enthousiasme culturel pour la moto et le vélo, de sa météo magnifique et d'un gouvernement local visionnaire. Outre le développement d'une solide culture du scooter, Barcelone a également investi considérablement dans les infrastructures pour vélos, avec notamment des voies cyclables étendues et dédiées et des râteliers à vélos. Nous sommes enthousiastes d’être parvenus à introduire les services Scoot en Europe et à démontrer que les véhicules électriques partagés constituent la forme la plus intéressante et évolutive de mobilité urbaine.
Michael Keating : l'aspect le plus important, c'est notre démarche multimodale, et donc l’accès à plusieurs moyens de transport entre deux points. Nous proposons des scooters, des vélos électriques, des quads et nous explorons aujourd'hui les trottinettes, particulièrement appréciées. L'objectif est de proposer le véhicule dont vous avez besoin quand vous en avez besoin. Pour chaque ville, nous choisissons des véhicules spécifiques, adaptés aux besoins et aux souhaits de nos clients. Voici quelques exemples de ceux que nous proposons à San Francisco et à Barcelone :
- Scooter Silence à Barcelone - Vitesse maximale 80 km/h, autonomie 100 km, biplace. Ensemble électronique exclusif conçu en interne pour assurer une surveillance des systèmes et des capteurs du véhicule 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
- Vélo électrique spécifiquement conçu pour Barcelone - Assistance électrique jusqu'à 25 km/h. Système de verrouillage pour garer le vélo dans des râteliers publics, ce qui permet d'éviter le vol et de favoriser un stationnement organisé. Ensemble électronique exclusif conçu en interne pour assurer une surveillance des systèmes et des capteurs du véhicule 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
- Scooter Genze à San Francisco - Vitesse 50 km/h, autonomie 40 km, monoplace. Ensemble électronique exclusif conçu en interne pour assurer une surveillance des systèmes et des capteurs du véhicule 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Michael Keating : tout est différent. Scoot est l'entreprise d'origine, spécialisée dans la mobilité électrique. Elle nous a permis de développer le secteur en développant une activité. Les technologies initiales des véhicules et des batteries n'étaient pas suffisamment abouties. Scoot a permis d'accélérer le développement des équipementiers en augmentant le nombre d'utilisateurs et en assurant l’accès aux données. Nous assistons aujourd'hui à l’apparition de véhicules inédits et enthousiasmants, mais aussi à une amélioration massive des technologies et des coûts des batteries. Le secteur se trouve tout près du point de basculement juste avant l'adoption massive.
C. J. A. : Quelle a été la plus grande difficulté pour le lancement et la mise en œuvre des services Scoot ? Trouver des investisseurs ? Construire le réseau de partenaires pour les ateliers, les constructeurs et la maintenance ?
Michael Keating : chacune des étapes de l'entreprise nous apporté son lot de défis particuliers. L‘un des plus difficiles a sans doute été lié aux limites des technologies de batteries dans les premières années de l'entreprise. Nos scooters les plus récents offrent une autonomie multipliée par cinq par rapport à ceux des débuts. Nous investissons également en permanence dans la règlementation urbaine en aidant les autorités de régulation à mieux comprendre les nouveaux services de mobilité comme Scoot. Nous travaillons avec eux pour adapter les règles de stationnement à ces services inédits et écologiques que leurs citoyens attendent.
C. J. A. : Quels sont les projets futurs de Scoot ? Une autre ville ?
Michael Keating : Scoot a pour ambition de construire le métro du XXIe siècle : relier n'importe quel point de la ville à un autre aussi rapidement qu'un taxi, de manière aussi abordable qu'un bus et aussi silencieusement qu'un vélo. Toutes les villes du monde pourront en bénéficier. Elles seront ainsi à la fois plus saines, plus prospères et plus heureuses. Dans quelques années, nous ne pourrons même pas imaginer des villes sans ce type de service. L'ambition de Scoot au cours des années qui viennent est de s'implanter dans d'autres villes d'Europe et du continent américain.
Cliquez ici pour découvrir d’autres entretiens avec des dirigeants novateurs, des leaders d'opinion et des ingénieurs de talent du secteur électronique.
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