Don Buchla : un ingénieux du son
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Que vous vous intéressiez ou pas aux synthétiseurs de musique, vous connaissez le nom de Bob Moog. En revanche, vous ne connaissez peut-être pas celui de Don Buchla. Ce pionnier de la synthèse musicale expérimentale de la Côte Ouest des États-Unis, actif depuis 1963, vient de décéder à l'âge de 79 ans. Autant le nom de Moog est évoqué souvent et à tort et à travers par les aficionados, autant celui de Don Buchla l'est rarement, mais plutôt à bon escient : les connaisseurs apprécient l'originalité et l'importance innovatrice de ses travaux en lutherie électronique.
Autant la plupart des instruments griffés Moog ont contribué à ramener ou à maintenir la musique électronique dans le bercail de la musique occidentale des siècles précédents (ce qu'illustre bien l'omniprésence sur ces instruments du clavier chromatique), autant les engins inventés par Don Buchla permettaient à certains des musiciens qui les utilisaient de faire sauter le carcan des règles tonales, harmoniques et rythmiques en vigueur depuis des siècles. Certes, il y a aussi des claviers chez Buchla, mais leur rôle est accessoire, même mineur, parmi les générateurs aléatoires, les générateurs de fonctions arbitraires, les générateurs d'enveloppes et autres modules de son invention, dont le séquenceur.
C'est d'ailleurs en réponse à une commande destinée à remplacer la quincaillerie d'instruments de laboratoire de mesure (génés de fonctions, génés de bruit, filtres, modulateurs etc) que Don Buchla s'est mis à concevoir des batteries de modules aux fonctions analogues, mais destinés cette fois aux musiciens.
Comme chaque médaille a son revers, les modules de Don Buchla ont un prix, hélas très élevé. C'est précisément le fait qu'ils fussent hors de ma portée qui m'avait incité, dans les années 70, à m'intéresser au Formant d'Elektor.
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