On dissèque bien les souris, pourquoi pas les répulsifs ?
Si vous cohabitez avec des rongeurs, vous avez sans doute déjà tâté du bon vieux piège à souris. Peut-être avez-vous essayé aussi de les tenir à distance à l'aide d’un répulsif à ultrasons, un de ces appareils vendus dans les jardineries et les magasins de bricolage. Comment fonctionnent-ils et est-il intéressant de construire soi-même quelque chose de ce genre ? La réponse est évidemment oui, sinon nous ne l’aurions pas posée.
 
Les souris au grenier, c’est ennuyeux pour diverses raisons, parmi lesquelles le grattage nocturne n’est pas la moindre des nuisances. Surtout quand vous dormez juste en dessous de leur salle de bal. L’automne dernier, juste après l’emménagement dans notre grenier de la gent trotte-menu qui annonçait une baisse imminente des températures, j’ai commencé par placer des pièges. Fromage, jambon (cru ou cuit), beurre de cacahuètes, rien n’était assez savoureux pour les tenter, après une semaine tous les appâts sont intacts… ou boulottés sans que le piège se soit refermé !
 
De la répulsion des muridés par les électroniciens chinois.
J'ai donc acheté un répulsif à ultrasons qui émet des bips à haute fréquence censés incommoder les souris. Amélioration rapide et nette. Pour confirmer ma victoire et renforcer mes lignes, j'en ai acheté un autre, d'une autre marque, que j'ai placé à l’autre bout du grenier. Une fois les souris disparues comme par enchantement, j'ai voulu savoir exactement ce que faisaient ces appareils. Tournevis, oscilloscope… c’est parti !

Tas de riz tentant tenta tas de rats tentés

La version la moins chère de mes deux répulsifs électroniques vient de Chine. Je pense qu’on doit trouver ce même circuit dans différents types de logements. Sur le circuit imprimé, un temporisateur intégré 555, et sur le boîtier un résonateur piézo. L'alimentation est assurée par un condensateur et une résistance en prise directe sur la tension du secteur. Pour l’œil, l'appareil est également équipé de LED bleues qui en font un joli gadget.

 
Le signal de sortie du répulsif chinois.
Pour mesurer le signal issu du résonateur piézoélectrique, j'ai fait un petit capteur avec un microphone MEMS ADMP504 que j'avais sous la main et un amplificateur avec un OP27. La fiche technique du microphone donne une bande passante jusqu'à 20 kHz, mais compte tenu de sa petite taille, j'escomptais qu'il ne serait pas sourd au-delà de cette limite.
 
Je ne m’étais pas trompé, le micro MEMS passe le signal jusqu’à 40 kHz, sans même avoir à pousser à fond le réglage de sensibilité d’entrée. Comme le montre la copie d’écran de l'oscillo, ce répulsif électronique délivre un signal sinusoïdal d'environ 38 kHz. La fréquence n’est aucunement modulée.