C'est à peine croyable, mais à la fin du mois d'août, un habitant de Hambourg a perdu la vie en rechargeant des accumulateurs AA. L'un des accus a explosé et ses parties internes, telles une décharge de chevrotine, seraient passées entre les côtes et auraient mortellement blessé la victime au cœur.

Cela ressemble fort au scénario d'horreur d'une légende urbaine : le vendredi 24 août, un homme aurait été tué par un accu AA. Apparemment, il aurait simplement voulu recharger deux accumulateurs de type AA dans un chargeur prévu pour cela et une explosion s'est produite. Le Hamburger Morgenpost écrit (probablement à tort) que le chargeur aurait explosé et que l'un des accus aurait été projeté comme une balle de pistolet à travers les airs, ce qui parait invraisemblable. En tout état de cause, l'homme est bien mort.

On peut se demander si c'est possible, et si un accumulateur aussi petit peut être si dangereux. En fin de compte, les cellules AA ont toutes de petites ouvertures qui servent de clapets de surpression. Ils sont censés laisser échapper le gaz en cas de surcharge et précisément empêcher ce qui s'est pourtant apparemment produit à Hambourg : une explosion.
De telles explosions sont-elles toutefois possibles ? Et peuvent-elles être véritablement dangereuses ? La vidéo ci-dessous publiée sur YouTube semble le confirmer.
 

Cependant, dans cette vidéo, il ne s'agit pas de surcharger un accu, mais de le chauffer à l'aide d'un chalumeau. La question est donc : le courant délivré par un chargeur ordinaire peut-il provoquer ce genre de phénomène ?

Le chargeur ou bien l'accu lui même ont-ils un problème qui pourrait entraîner une surchauffe de ce dernier ? La probabilité excessivement faible que la couche de séparation entre les électrodes soit défectueuse peut-elle faire que la totalité de l'énergie emmagasinée puisse dans certains cas être libérée sous forme explosive ? Avec un maximum de 3 Wh, cela semble au premier abord peu crédible pour un accu AA, mais c'est suffisant pour que l'électrolyte liquide dégage des gaz explosifs. Si les clapets de surpression se bloquent, la pression peut augmenter jusqu'à atteindre la limite de rupture de l'enveloppe. Dans de rares cas, il peut donc se produire que l'anode solide soit projetée hors de l'enveloppe et encore plus rarement que ce projectile, pointu au demeurant, puisse atteindre le torse et se glisser entre deux côtes et que son énergie cinétique soit suffisante pour atteindre et détruire un organe vital.

En un mot, il s'agirait d'une succession malheureuse d'événements tous plus improbables les uns que les autres. Il est bien aussi arrivé une fois de façon incontestable que la chute d'une météorite tue un homme. Il ne faudrait pas pour autant nécessairement développer une phobie des accus, ni créer une nouvelle entrée dans la CIM (classification internationale des maladies) dans la catégorie des phobies, car la sagesse médicale implique que ce qui est rare ne peut être classifié. Dans le cas présent, on peut même dire rarissime.
Pour autant, les chargeurs d'accus ne doivent pas être confiés aux enfants car une simple pile ordinaire mise à la place d'un accu peut causer un incendie.