Des vieux pneus dans les batteries
L’explosion de l’utilisation de batteries de forte capacité pose des problèmes de matières premières, moins pour le lithium que pour le graphite, utilisé pour l’anode, présent en plus grande quantité que le métal alcalin dans une batterie lithium-ion.
D’où l’intérêt d’un nouveau procédé qui, à partir d'une source inattendue, mais ô combien appropriée, récolte du carbone destiné aux anodes de batteries : comme le graphite, le caoutchouc de pneus (hors d’usage) est composé en grande partie de carbone. Jusqu’ici, on ne parvenait pas à le récupérer pour l’intégrer de façon rentable dans des batteries. Un nouveau procédé américain consiste à broyer des pneus, puis à produire, à partir des débris traités chimiquement, une bouillie de caoutchouc riche en soufre, qui peut être filtrée et séchée. Cette étape distingue ce processus des autres tentatives de récupération de carbone à partir de pneus.
Ces briques de caoutchouc très denses subissent ensuite une pyrolyse dans une atmosphère d'azote. La substance obtenue, appelée noir de carbone, présente une microstructure adéquate pour une utilisation dans les anodes Li-ion. En fait, le noir de carbone ainsi produit est plus efficace que le meilleur graphite de qualité commerciale, avec 390 mAh par gramme de matériau d'anode après 100 cycles de charge.
Le graphite provient essentiellement de Chine, mais les pneus recyclés sont une ressource mondiale. En dépit de l’augmentation de la demande de cellules lithium-ion, ce nouveau processus devrait permettre de les maintenir à des prix abordables.