Nous avons besoin de néons ukrainiens : les effets de la guerre sur la fabrication des puces
Pour la plupart d'entre nous, la guerre en Ukraine se déroule peut-être en dehors de nos frontières, mais pas en dehors de notre chaîne. Considérons l'effet de la guerre sur l'approvisionnement en néon et le processus de fabrication des puces.
La guerre en Ukraine a de nombreux effets. Tout d'abord, elle détruit la vie du peuple ukrainien ainsi que celle de nombreux Russes. Il y a aussi des effets moins directs qui sont liés au fait que l'Ukraine n'est pas en « état de marche normal ». Les ressources sont indisponibles, les sources d'énergie sont dépassées et la logistique est littéralement brisée, tandis que la population se cache, se bat ou fuit. De nombreux pays européens montrent aujourd'hui que nous pouvons laisser les réfugiés franchir nos frontières et entrer dans nos vies à bras ouverts. En cas de crise humanitaire, la plupart d'entre nous essaient d'aider. J'espère que cette nouvelle politique d'accueil des réfugiés pourra déboucher sur une meilleure politique européenne à l'égard de toutes les personnes qui fuient la guerre et les catastrophes. Concentrons-nous un instant sur l'effet de la guerre sur l'approvisionnement en néon et sur le processus de fabrication des puces.
Il existe deux entreprises en Ukraine qui fournissaient jusqu'à 50 % du marché mondial du gaz néon : Cryoin à Odessa et Ingas à Marioupol.
Le processus qui utilise le néon pour fabriquer des puces pourrait être amélioré pour nettoyer et recycler ce gaz noble. Quelques installations l'ont fait récemment, car elles ont déjà eu une frayeur autour de la situation en Ukraine en 2016. Mais la plupart des installations évacuent toujours leur gaz néon et ont besoin d'un approvisionnement régulier pour continuer à fabriquer des puces. On estime que les approvisionnements actuels durent entre trois et six mois pour les différents fabricants de puces. Allons-nous assister à une nouvelle pénurie de puces ? La réponse dépend bien sûr entièrement de la durée de la guerre en Ukraine, de ce qui reste debout à la fin de celle-ci, et dans quel pays.
Les récentes pénuries de puces nous ont rendus plus conscients de nos interdépendances dans la chaîne. Les États-Unis et l'Union européenne ont réservé des milliards pour investir dans la recherche, la conception et la fabrication nationales de semiconducteurs, mais je ne pense pas qu'ils aient eu l'intention de construire une chaîne de fabrication de puces indépendante en circuit fermé.
Ce changement dans le gaz néon ukrainien nous pose le type de question que, je pense, la crise climatique va nous poser davantage et de diverses manières : dans quelle mesure nous sentons-nous responsables les uns des autres ? Allons-nous essayer de compter sur nous-mêmes ou sur les autres ?
Priscilla Haring-Kuipers écrit sur la technologie du point de vue des sciences sociales. Elle s'intéresse particulièrement à la technologie au service du bien de l'humanité et croit fermement à la recherche sur les effets. Elle est titulaire d'un master en psychologie des médias et fait de This Is Not Rocket Science une réalité. Mme Haring-Kuipers a participé au World Ethical Electronics Forum de 2021.
Néon
Ce qui concerne particulièrement notre marché, c'est le gaz néon que nous ne recevons plus d'Ukraine. Il est nécessaire dans un certain nombre de processus de fabrication de puces. Regardez cette excellente vidéo explicative de la chaîne Asianometry.Il existe deux entreprises en Ukraine qui fournissaient jusqu'à 50 % du marché mondial du gaz néon : Cryoin à Odessa et Ingas à Marioupol.
Le processus qui utilise le néon pour fabriquer des puces pourrait être amélioré pour nettoyer et recycler ce gaz noble. Quelques installations l'ont fait récemment, car elles ont déjà eu une frayeur autour de la situation en Ukraine en 2016. Mais la plupart des installations évacuent toujours leur gaz néon et ont besoin d'un approvisionnement régulier pour continuer à fabriquer des puces. On estime que les approvisionnements actuels durent entre trois et six mois pour les différents fabricants de puces. Allons-nous assister à une nouvelle pénurie de puces ? La réponse dépend bien sûr entièrement de la durée de la guerre en Ukraine, de ce qui reste debout à la fin de celle-ci, et dans quel pays.
Les récentes pénuries de puces nous ont rendus plus conscients de nos interdépendances dans la chaîne. Les États-Unis et l'Union européenne ont réservé des milliards pour investir dans la recherche, la conception et la fabrication nationales de semiconducteurs, mais je ne pense pas qu'ils aient eu l'intention de construire une chaîne de fabrication de puces indépendante en circuit fermé.
Seul ou ensemble
Derrière tout cela se cache une question plus philosophique : préférons-nous l'interdépendance à l'autosuffisance ? Nous commençons tout juste à montrer une certaine responsabilité pour de nombreuses parties de nos vies qui sont créées ailleurs. Accepterons-nous de reconnaître que nous sommes tous liés, que nous avons tous besoin de paix et de prospérité, et que cela nous rend au moins en partie responsables de leur maintien ? Considérons-nous notre dépendance à l'égard des ressources comme une menace pour les actionnaires et nos modes de vie de consommateurs ou comme un signe de notre humanité commune ? Obligeons-nous les installations à épurer et à recycler pour réduire la nécessité pour les autres ?Ce changement dans le gaz néon ukrainien nous pose le type de question que, je pense, la crise climatique va nous poser davantage et de diverses manières : dans quelle mesure nous sentons-nous responsables les uns des autres ? Allons-nous essayer de compter sur nous-mêmes ou sur les autres ?
Priscilla Haring-Kuipers écrit sur la technologie du point de vue des sciences sociales. Elle s'intéresse particulièrement à la technologie au service du bien de l'humanité et croit fermement à la recherche sur les effets. Elle est titulaire d'un master en psychologie des médias et fait de This Is Not Rocket Science une réalité. Mme Haring-Kuipers a participé au World Ethical Electronics Forum de 2021.
