Membres fantômes et prothèses : sensations tactiles artificielles et réalité virtuelle
Une approche révolutionnaire combine réalité virtuelle et sensations tactiles artificielles pour permettre à des personnes amputées de la main de ressentir leur prothèse comme appartenant à leur propre corps. Cette appropriation mentale se caractérise notamment par le fait que le membre fantôme, perçu habituellement comme plus petit que la prothèse, croît et devient aussi grand qu'elle. Cette étude et ses résultats spectaculaires se fondent sur une longue recherche et collaboration européenne conduite par l’EPFL. Elles ouvrent de nouvelles perspectives en prosthétique.
Tromper le cerveau pour mieux intégrer le membre prosthétique
En combinant astucieusement leur vue et leur toucher, des personnes amputées ont en effet pu être convaincues réellement que leur prothèse de main appartient à leur propre corps. Une appropriation mentale de cette main prosthétique conduit même le membre fantôme à croître dans la prothèse ! L’appareillage expérimental utilisé pour cela est portatif et pourrait, un jour, aider les patients à investir de manière permanente leur membre prosthétique.Chez deux personnes amputées de la main, les scientifiques de l'EFPL de Lausanne ont créé des sensations tactiles artificielles au bout de l’index (fantôme !) du membre amputé, en stimulant le nerf du patient dans son moignon. Simultanément, le patient portait des lunettes de réalité virtuelle dans lesquelles il voit l’index du membre prosthétique s'allumer en synchronisation avec les sensations de toucher administrées. Non seulement ces deux patients ont ainsi perçu la prothèse comme faisant partie de leur propre corps, mais ces personnes ont aussi eu l’impression que leur membre fantôme s’était étendu dans le membre prosthétique.
Avant l’expérience, la main fantôme était petite et perçue comme connectée directement au moignon, sans avant-bras. Le membre fantôme étendu durant l’expérience est demeuré tel jusqu’à 10 minutes après.
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