Machine à décuire les œufs, mais pas qu’œuf
« Vortex Fluidic Device » : avec un nom pareil la machine en question a l’air de sortir d’un film de science-fiction où la blanquette de veau n’existe plus depuis au moins 10 siècles, pourtant cet engin bien réel a déjà réussi à replier correctement des protéines mal conformées, produire du biodiesel à partir d’huiles usagées, fabriquer du silicium mésoporeux et, surtout, à découper des nanotubes de carbone avec une précision extrême.
En septembre 2015, le professeur Colin Raston s’est vu décerner le prix Ig Nobel de chimie pour sa découverte d’un procédé permettant de décuire un œuf. Avec de l’eau débouillie à –100 °C ? Non, avec un appareil appelé Vortex Fluidic Device qui pourrait, dixit l’Ignobélisé, trouver des applications importantes en électronique et dans le domaine médical puisqu’il peut découper des nanotubes de carbone de longueur donnée.
Les nanotubes de carbone sont 200 fois plus résistants et pourtant 5 fois plus flexibles que l’acier. Ils conduisent également 5 fois mieux l’électricité que le cuivre. Leur exploitation pratique reste cependant difficile, car jusqu’à présent personne n’a réussi à fabriquer des nanotubes de longueur fixe et à propriétés constantes. Une des applications visées est la libération ciblée de molécules anticancéreuses.
Les nanotubes tendent à former des structures en spaghettis de différentes longueurs. Le Vortex Fluidic D...