Les compteurs Linky juridiquement fondés
La généralisation des compteurs Linky est juridiquement fondée, a décidé le Conseil d'État français le 20 mars 2013. Pour ceux qui chercheraient le rapport entre cette éminente institution et le futur compteur de madame Michu, rappel :
Linky est le compteur qui remplacera dès 2014 les actuels compteurs EDF. Linky calculera votre facture sur la base de vos consommations réelles, et non plus estimées. Plus de coup de sonnette de l'homme en bleu au moment critique où vous vous rinciez les cheveux, Linky pourra recevoir des ordres et transmettre des informations à distance. Vos données (cryptées) seront transmises au centre de supervision d'ERDF via un concentrateur, une sorte d'ordinateur incorporé dans les postes de transformation.
Début 2012, plusieurs plaignants avait saisi le Conseil d'État de quatre recours contre l'arrêté de généralisation de Linky. Selon eux, l'adoption de ce compteur se ferait au détriment de l'intérêt des consommateurs, notamment parce que l'arrêté n'impose pas d'affichage déporté dans le lieu de vie. Impossible donc à madame Michu de connaître sa consommation électrique en temps réel, et par suite de la maîtriser.
Le Conseil d'État a rejeté tous les recours. 35 millions de Linky seront donc installés en France d'ici 2020. Quelques questions restent encore entre deux eaux. Quel protocole radio sera utilisé ? Zigbee, mais rien n'a encore été tranché quant à la nature des informations transmises.
Qui va financer les 4,5 milliards d'euros que coûtera le déploiement de Linky ? Les gains de productivité, assure ERDF, qui promet de ne pas faire payer à madame Michu la pose de son compteur. L'effacement (lorsque Linky décide de vous « effacer » du réseau pour absorber un pic de consommation, en coupant p. ex. vos radiateurs) sera-t-il rémunéré ?
Le vide juridique lié à cet contrepartie tarifaire est insondable. Nous voici donc liés au bon vouloir d'ERDF. Y aurait-il quelque ironie dans le nom Linky, qui après tout porte le sens de maillon ?