La vodka facilite la communication
Coder un message et le transmettre à l'aide d’un parfum ? On dirait un gadget pour James Bond, mais c’est un moyen simple de communiquer dans certaines conditions. Des chercheurs canadiens ont mis au point un dispositif de communication moléculaire qu’ils envisagent de mettre en œuvre pour la transmission de messages ou de données, notamment là où les ondes électromagnétiques ne se propagent pas ou mal : les tunnels, les pipelines sous-marins et à l'intérieur du corps humain.
On sait depuis longtemps que les animaux (notamment les insectes) et les plantes communiquent au moyen de phéromones, mais à ce jour aucun procédé analogue n’avait encore été utilisé pour transmettre des données en continu.
Les résultats des travaux de recherche publiés dans la revue PLoS ONE (lien ci-dessous) font état de la capacité de transformer n'importe quel message générique en un signal binaire, à son tour codé au moyen de molécules d'alcool vaporisées, pour démontrer ainsi le potentiel de la communication moléculaire. C’est la première fois qu’un message de texte a été transmis par commande du niveau de concentration de molécules d'alcool (ici de la vodka !) pour coder les signes (à l’aide de bits 1 et 0). Tout cela avec un dispositif expérimental de moins de 100 € !
Des substances chimiques avaient déjà permis d’établir une communication élémentaire à courte distance, mais cette fois c’est un message générique continu qui a pu être transmis sur plusieurs mètres. Cette méthode ne remplacera jamais les ondes radio mais ouvre des horizons nouveaux par rapport aux systèmes connus de communication. Elle pourrait également être utilisée pour communiquer à l'échelle nanométrique, par exemple en médecine. Des travaux récents ont permis d'intégrer des capteurs dans des organes. La communication moléculaire pourrait être utilisée avec des robots miniaturisés chargés d’attaquer des cellules cancéreuses.
Puisqu’il est question de vodka, il conviendrait d’aborder aussi la question du débit. Sur ce point précis, il n’y a pas de quoi pavoiser, puisque le taux de transfert est de 1/3 bit par seconde.