La conception de circuits électroniques qui plaisent
Quel spectacle contrasté, en ce début 2017, que l’intelligence et la bêtise en compétition dans le monde! Quelle progression parallèle et à marche forcée ! L’une semble furieusement naturelle et contagieuse. L’autre est de plus en plus artificielle, un genre d’infection qui, hélas, ne se transmet pas aux humains. Il paraît que l’ordinateur, du moins un certain ordinateur, qui en puissance de calcul en vaudrait bien 10.000 comme celui sur lequel vous lisez ceci en ce moment, vient de battre à plate couture les meilleurs joueurs de poker de la galaxie.
De surcroît dans une forme de ce jeu on ne peut plus humaine, c’est-à-dire où l’esbroufe joue un grand rôle.
En ce début 2017, la compétition entre l’intelligence et la bêtise fait rage ! L’une semble furieusement naturelle et contagieuse. L’autre est de plus en plus artificielle, un genre d’infection qui, hélas, ne se transmet pas aux humains. On nous informe que l’ordinateur, du moins un certain ordinateur, qui en puissance de calcul en vaudrait bien 10.000 comme celui sur lequel vous lisez ceci, vient de battre à plate couture les meilleurs joueurs de poker de la galaxie.
De surcroît dans une forme de poker on ne peut plus humaine, puisque l’esbroufe y joue un grand rôle. La chute d'un des derniers bastions de l’intelligence humaine rusée me laisse tiraillé entre enthousiasme et inquiétude.
Cette victoire est à mettre au crédit d’un programme qui se perfectionne en jouant : reinforcement learning ou renforcement de ou par l'apprentissage. Chapeau. Et savez-vous ce qui le motive, ce logiciel, à apprendre pour se renforcer ? L’appât du gain.
Au poker, chaque joueur ignore les cartes détenues par son adversaire, on parle de jeu d'information imparfaite. Pour les programmeurs d'IA, ce défi particulier ressemble à ceux du monde réel. Ce qui les motive, eux, est paraît-il le fait que la forme d'intelligence qui assure la victoire à un robot joueur de poker est applicable aussi... à la cybersécurité et à la guerre, deux autres « jeux » d'information imparfaite.
Non, vous n'y croyez pas ? Pensez-vous que pour créer de bons nouveaux schémas et de bons nouveaux logiciels, il faudra forcément quelque chose qui échappe à l’analyse et la modélisation de ce qui les a précédés ?
Crédits : L'illustration ci-dessus est de Kurt Diedrich, jadis concepteur (et humoriste) de talent au laboratoire d'Elektor, qui avait imaginé ces réglettes mobiles pour créer des circuits inédits à partir de blocs fonctionnels universels.
De surcroît dans une forme de poker on ne peut plus humaine, puisque l’esbroufe y joue un grand rôle. La chute d'un des derniers bastions de l’intelligence humaine rusée me laisse tiraillé entre enthousiasme et inquiétude.
Cette victoire est à mettre au crédit d’un programme qui se perfectionne en jouant : reinforcement learning ou renforcement de ou par l'apprentissage. Chapeau. Et savez-vous ce qui le motive, ce logiciel, à apprendre pour se renforcer ? L’appât du gain.
Au poker, chaque joueur ignore les cartes détenues par son adversaire, on parle de jeu d'information imparfaite. Pour les programmeurs d'IA, ce défi particulier ressemble à ceux du monde réel. Ce qui les motive, eux, est paraît-il le fait que la forme d'intelligence qui assure la victoire à un robot joueur de poker est applicable aussi... à la cybersécurité et à la guerre, deux autres « jeux » d'information imparfaite.
Big data : Horowitz&Hill, Tietze&Schenk, Pease&Williams&Widlar
À propos d'imperfection, à la lecture de messages récents de nos lecteurs au sujet du contenu d’Elektor, leurs souhaits, leurs frustrations, j’ai imaginé un chantier d’intelligence artificielle d’un genre que je crois inédit : la conception de circuits électroniques qui plaisent. Au point où en est l'IA, le jour ne devrait pas être loin où un ordinateur, après avoir identifié puis analysé les besoins – vos besoins – épluchera tout le savoir-faire électronique emmagasiné sous forme de big data : des myriades de schémas, de fiches techniques, la loi d'Ohm et toutes les lois de la physique, les règles de sécurité, les normes, les bonnes pratiques, les astuces et les oeuvres complètes de Horowitz&Hill, Tietze&Schenk, Jim Williams, Bob Pease et Bob Widlar et consorts, sans oublier tous les numéros d'Elektor depuis le premier. Puis, à partir de ces éléments, ce super-ordinateur concevra des circuits parfaits, qui répondront exactement à vos besoins. Chiche !Non, vous n'y croyez pas ? Pensez-vous que pour créer de bons nouveaux schémas et de bons nouveaux logiciels, il faudra forcément quelque chose qui échappe à l’analyse et la modélisation de ce qui les a précédés ?
Crédits : L'illustration ci-dessus est de Kurt Diedrich, jadis concepteur (et humoriste) de talent au laboratoire d'Elektor, qui avait imaginé ces réglettes mobiles pour créer des circuits inédits à partir de blocs fonctionnels universels.