FIPEL, la lampe merveilleuse
Le chargé de communication de l'université américaine de Wake Forest a le sens de l'hyperbole. Parti d'un austère article appelé Effect of multi-walled carbon nanotubes on electron injection and charge generation in AC field-induced polymer electroluminescence, il est arrivé à : « Oubliez les tubes fluorescents de vos bureaux, leur scintillement, leur bourdonnement sournois et leur mauvais rendement, nous avons créé un nouveau type de lampe, merveilleuse, deux fois plus efficace que les lampes fluocompactes, qui ne fait pas bzz bzz au-dessus de vos têtes et que vous allez bientôt voir partout. »
L'article en question décrit le dopage d'un polymère électroluminescent avec des nanotubes de carbone multifeuillets, et rapporte que le rendement lumineux du polymère a ainsi été multiplié par 5. Les nanotubes de carbone sont de véritables baguettes magiques dès qu'ils touchent un matériau : leur injection a également rendu le polymère aussi malléable que les OLED, et il ne dissipe quasiment pas de chaleur lors du processus de photo-émission. Le polymère non-dopé n'est pas nouveau, il servait de substrat aux matrices actives des écrans LED de première génération.
L'équipe américaine a utilisé des matrices dopées pour fabriquer un prototype de lampe blanche « froide », incassable, qui ne scintille pas, dont le spectre d'émission couvre celui du soleil et rend donc sa lumière plus agréable. Des qualités aussitôt saisies au vol par notre chargé de communication pour faire de ce prototype le successeur des tubes fluorescents, annoncer un nouveau type de lampes, et même les baptiser : lampes FIPEL, du nom du procédé qu'elles exploitent pour convertir le courant électrique en lumière, soit field-induced polymer electroluminescence. Aucune caractéristique de ce prototype n'a été fournie, mais par un étrange effet d'avalanche la fin des LED a même été annoncée par certains médias...