L'espace de travail d'un développeur web passionné : David Castellà Fornós
Lecteur d'Elektor depuis plus de sept ans et avec plus de vingt années d'expérience en développement web, David nous montre son intéressant espace de travail, où il peut travailler sur une variété de projets, de l'électronique et du codage à la production audio et à la robotique.
David Castellà Fornós est un développeur web passionné et motivé de Barcelone, en Espagne. Lecteur d'Elektor depuis plus de sept ans et plus de vingt années d'expérience en développement web, David nous montre son intéressant espace de travail, où il peut travailler sur une variété de projets, de l'électronique et du codage à la production audio et à la robotique.
Quelle est votre profession actuelle ?
David Castellà Fornós : J'ai commencé à travailler comme développeur web il y a environ 20 ans. Aujourd'hui, je suis devenu un spécialiste de SharePoint, l'outil de Microsoft pour la création d'intranets. Après avoir lu le livre "Makers" de Chris Anderson qui fait autorité, j'ai eu une révélation. Depuis, j'essaie de rassembler les souvenirs de mon diplôme en télécommunications afin de pouvoir concevoir des dispositifs électroniques embarqués de la manière dont ils sont censés être conçus. Mon objectif est d'intégrer d'une manière ou d'une autre ces compétences dans ma carrière de développeur de logiciels indépendant.
Je suis inspiré par des gens comme Émilie Gillet, qui a fondé Mutable Instruments, l'un des fabricants de synthétiseurs les plus respectés de ces dernières décennies dans l'industrie des instruments de musique, après avoir travaillé pour des entreprises technologiques en tant qu'ingénieur logiciel.
Depuis combien de temps lisez-vous Elektor ?
David : Adolescent, je me souviens d'avoir feuilleté les magazines Elektor chez un ami dont le père était un passionné d'électronique. Il n'est pas facile d'accéder à la version espagnole quand on vit dans une petite ville avant l'ère de l'Internet. Ensuite, dans les années 90, j'ai construit quelques projets audio Elektor pour écouter de la musique dans ma voiture et faire des exercices à l'université. J'ai récemment redécouvert le magazine grâce aux livres édités et au numéro spécial consacré à Arduino.
Quel genre d'espace avez-vous et comment l'utilisez-vous ?
David : J'aime l'appeler simplement "laboratoire" parce qu'il contient des instruments de mesure, mais vous pouvez voir qu'un chariot roulant Festool TC-3000 fait partie de l'espace de travail. Il a été acheté à un atelier de réparation automobile qui l'utilisait comme centre de ponçage. Je pense que tout s'intègre bien de manière modulaire et que le chariot peut être facilement déplacé si l'on veut ouvrir la fenêtre.
De plus, un atelier mobile compact Festool MW-1000 se trouve dans le coin de la pièce voisine et permet d'effectuer de petits travaux de menuiserie. Ainsi, si je me lève du bureau, je me retrouve immédiatement sur un établi de menuisier/opérateur. Je peux aussi utiliser la même chaise dans les deux espaces, car il s'agit d'une chaise de type tabouret réglable sur une grande hauteur.
Où se trouve cet espace et depuis combien de temps l'avez-vous ?
David : Le laboratoire se trouve dans un coin de mon salon. L'appartement où je vis ne comporte que deux chambres, et celle dans laquelle je ne dors pas est déjà remplie d'un poste de travail pour PC, d'équipement de studio de production audio et de rangements pour d'autres outils. C'est également là que la plupart des composants électroniques sont stockés dans des tiroirs superposés. Pas à côté du laboratoire, mais tout près. L'inventaire est géré grâce à un abonnement gratuit à partsbox.com, un outil que je recommande vivement.
Je l'ai réalisé pendant le confinement et le laboratoire était prêt à la fin de l'année 2021. Cela fait donc un an que je l'utilise, à raison de quelques fois par semaine.
Quelle est la fréquence d'utilisation de votre espace dédié à l'électronique ?
David : Disposer d'un laboratoire à la maison avec tout ce qu'il faut à portée de main est très pratique. Il n'est plus nécessaire d'étaler tous vos outils et composants sur la table de la salle à manger, chaque fois que vous devez tester ou construire quelque chose. Surtout si vous ne savez pas combien de jours cela prendra.
Mais mes autres activités régulières m'empêchent d'être plus productif aujourd'hui. Je passe plus de temps au laboratoire qu'à regarder des films ou à faire du sport, mais moins qu'à travailler sur SharePoint pour mes sous-traitants ; cela représente environ trois jours par semaine à-peu-près.
Lors de la conception et de l'aménagement de votre espace de travail, quels étaient vos objectifs et vos besoins ?
David : Le critère le plus importante était de tirer parti de l'espace disponible très limité. C'est là que j'avais installé la table à repasser pour réfléchir à mes idées. Dans cette situation, la solution consiste généralement à utiliser une structure aussi haute que possible. Après avoir demandé des devis à quelques fabricants de mobilier de laboratoire, et parce que ma deuxième exigence la plus importante était un budget limité, j'ai décidé de concevoir moi-même l'armoire murale sur mesure. Je l'ai dessinée avec Autodesk Fusion 360 et l'ai réalisée en contreplaqué de bouleau finlandais de 15 mm. L'espace de travail rectangulaire ne mesure plus que 1,75 x 1,10 mètre et est à la fois chaleureux et confortable. L'une des deux tables (la principale) est en contreplaqué laminé recouvert de linoléum, une surface de travail agréable au toucher que j'aime beaucoup. Le budget a été réduit grâce au recyclage d'une vieille table que j'ai trouvée dans les poubelles et qui constitue désormais la structure de base.
Veuillez préciser vos intérêts techniques. Sur quels types de tâches travaillez-vous dans votre espace de travail ? Pourquoi donnez-vous la priorité à ces projets ?
David : Enfant, j'ai été fasciné lorsque j'ai écouté l'album "A hard day's night" des Beatles sur la platine Dual CS 601 de mes parents. Depuis lors, j'ai essayé de comprendre toute la magie engagée là-dedans. Bien que les guitares électriques soient les colonnes des légendes du rock, je pense que les synthétiseurs musicaux expriment toutes les réalisations pertinentes accomplies par l'électronique audio au cours des 70 dernières années.
Lorsque j'ai découvert la communauté des constructeurs de synthétiseurs Eurorack, elle représentait pour moi toutes les caractéristiques que je recherchais : un standard bien défini, des gens ouverts à la collaboration, et un terrain de jeu pour expérimenter les limites de l'électronique audio analogique et numérique. Et je me suis donc pris au jeu.
Vous aimez savoir où d'autres ingénieurs et créateurs travaillent sur des projets électroniques ? Jetez un coup d'œil à ces espaces de travail en électronique.
Quel type d'équipement et d'outils avez-vous dans votre espace de travail et comment les rangez-vous ?
David : Au centre du meuble se trouve un oscilloscope Agilent (plus d'informations à ce sujet ultérieurement). Sous l'oscilloscope, également en position centrale et incliné de 30 degrés, j'ai prévu 4 unités verticales de rack 19 pouces pour loger des modules Eurorack. Les deux tailles de modules les plus courantes y sont admises (une rangée pour 1U et une rangée pour 3U).
Derrière le rack, une carte bus pour alimenter les modules, qui au lieu d'être alimentée par une alimentation standard, se connecte avec des bananes à une alimentation linéaire Powerbox PB3100 à triple sortie. De cette façon, les modules et les prototypes peuvent être alimentés en même temps, et je vois toujours quelle est la consommation globale de courant. Pour la soudure, j'utilise un Ersa I-CON PICO et un microscope Amscope SE400-Z pour travailler avec des composants CMS. Parfois, la lampe loupe Waldmann SNL-319 est également très utile.
La desserte roulante de droite contient une mini-fraiseuse Proxxon MF-70 que j'ai convertie en commande numérique à l'aide d'un vieil ordinateur portable ThinkPad. Le chariot offre également des espaces pour intégrer un aspirateur de poussière Festool CTL-SYS pour les travaux de fraisage et un multimètre Fluke 8846A.
Quel est, selon vous, l'équipement ou l'outil le plus important ou le plus précieux ? Et pourquoi ?
David : J'apprécie particulièrement l'oscilloscope Agilent 54622D. Le fait qu'il s'agit d'un appareil très performant, et qu'il me rappelle les modèles Hewlett-Packard avec lesquels j'ai appris dans les laboratoires de l'université, est la raison pour laquelle j'ai choisi ce vieux modèle (2002) à tube cathodique plutôt qu'un oscilloscope plus petit et plus moderne à écran TFT. Ce modèle spécifique était appelé "Oscilloscope à signaux mixtes" parce qu'il possède un port d'entrée pour le débogage de 16 signaux numériques en plus des 2 canaux analogiques habituels.
Pour la petite histoire, je l'ai acheté à un vendeur israélien sur eBay, et il est arrivé complètement détruit (des douzaines de morceaux) après son voyage. Le vendeur avait un certain nombre d'unités et a accepté de m'en envoyer une deuxième. J'ai maintenant quelques pièces de rechange. Comme on le voit avec le sac sombre posé sur le côté gauche de la photo d'ensemble.
Y a-t-il quelque chose de spécial ou d'unique dans votre espace de travail ? Qu'est-ce qui rend cette caractéristique si spéciale ou si importante ?
David : L'armoire, grâce aux joints croisés, peut supporter un contenu assez lourd. Elle n'est fixée au mur qu'en deux points, mais elle est également soutenue en bas par des profilés en aluminium extrudé. Pour ce faire, j'ai découpé trois pièces dans un profilé de remplacement Festool qui fait partie de leurs tables d'atelier. Trois pièces parce qu'elles s'adaptent à une porte de service qu'il faut ouvrir pour accéder à la gestion interne des câbles. La meilleure façon de le comprendre est de regarder la photo de détail. Ils ne sont pas bon marché, mais grâce à leur forme unique, les profilés offrent également de multiples possibilités de fixation au-dessus de la surface de travail.
Prévoyez-vous de nouveaux aménagements pour votre espace ? Peut-être envisagez-vous d'acheter de nouveaux équipements ou outils ? Ou peut-être allez-vous construire un nouvel établi ou installer un meilleur éclairage ?
David : J'ai fabriqué le contrôleur CNC en utilisant un Arduino avec le firmware Grbl, le logiciel gratuit "Universal Gcode Sender", une alimentation OEM, et trois pilotes de moteur. Cela fonctionne, mais je pense qu'il pourrait être plus fiable et je veux être capable de le contrôler sans ordinateur. J'ai donc acheté un kit OpenBuilds plus professionnel qui attend maintenant d'être mis en service.
Quel est votre projet électronique préféré réalisé et qu'en avez-vous appris?
David : J'ai construit quelques unités à partir d'un projet open-source et open-hardware appelé "Westlicht Performer" (une unité apparaît sur la photo de détail). Le module est un séquenceur pas à pas pour Eurorack, orienté vers la performance en direct, gentiment partagé sur GitHub par Simon Kallweit. Le concepteur a décidé de ne pas le mettre en production et ceux qui sont vendus sur des portails d'occasion, construits par des gens comme moi, sont le seul moyen possible d'en acheter un.
Techniquement, il est piloté par un microcontrôleur ARM Cortex M4. Il a 8 pistes de signaux de contrôle analogiques CV/gate en sortie et peut être programmé à partir d'un clavier MIDI. Il dispose de ports MIDI USB et TRS, d'un emplacement pour carte microSD pour sauvegarder les projets et d'une interface utilisateur avec un encodeur, un écran graphique OLED et 37 boutons. Avec ce projet, j'ai appris à souder avec les composants CMS, le développement embarqué, les nouveaux outils, les modèles de conception, ...
Vous travaillez actuellement sur un projet d'électronique ou de programmation ?
David : Mon objectif actuel est d'apprendre en prototypant n'importe quel module Eurorack, pour combler les lacunes de l'environnement de test Eurorack que j'ai intégré dans le laboratoire. Je teste différentes options pour avoir une interface utilisateur agréable et définir les premiers exemples d'utilisation. Mon idée est d'utiliser une plateforme compatible Arduino nommée "Teensy", qui est une carte MCU avec un Cortex M7 et qui se concentre sur les tâches audio. Je souhaite également approfondir les techniques de CNC et de CAO afin d'être en mesure de fabriquer mes propres panneaux et PCB pour le prototypage.
Avez-vous un projet de rêve ou quelque chose qui serait un challenge ?
David : Je pense que, comme beaucoup d'autres passionnés d'audio, mon projet de rêve serait de concevoir une console de mixage audio. De taille compacte, avec pas beaucoup de canaux, avec tout le chemin du signal en analogique et un contrôle numérique moderne. Je sais toutefois qu'aujourd'hui, cela peut être réalisé avec de très bons CAN et CNA qui sont disponibles ainsi qu'un DSP, mais je pense que la première solution est la bonne stratégie qui prend le « meilleur des deux mondes » . En outre, cela me permettrait d'en apprendre davantage sur la plupart des sujets courants qui m'intéressent dans le domaine de l'électronique audio.
Finalement, avez-vous des conseils à donner à d'autres ingénieurs ou makers qui envisagent d'aménager un espace de travail ?
David : Un proverbe de menuiserie très sage et universel que je pense avoir appris lors de la construction de mon laboratoire : « Mesurer deux fois et couper une fois » .
Traduction : Laurent RAUBER
Quelle est votre profession actuelle ?
David Castellà Fornós : J'ai commencé à travailler comme développeur web il y a environ 20 ans. Aujourd'hui, je suis devenu un spécialiste de SharePoint, l'outil de Microsoft pour la création d'intranets. Après avoir lu le livre "Makers" de Chris Anderson qui fait autorité, j'ai eu une révélation. Depuis, j'essaie de rassembler les souvenirs de mon diplôme en télécommunications afin de pouvoir concevoir des dispositifs électroniques embarqués de la manière dont ils sont censés être conçus. Mon objectif est d'intégrer d'une manière ou d'une autre ces compétences dans ma carrière de développeur de logiciels indépendant.
Je suis inspiré par des gens comme Émilie Gillet, qui a fondé Mutable Instruments, l'un des fabricants de synthétiseurs les plus respectés de ces dernières décennies dans l'industrie des instruments de musique, après avoir travaillé pour des entreprises technologiques en tant qu'ingénieur logiciel.
Depuis combien de temps lisez-vous Elektor ?
David : Adolescent, je me souviens d'avoir feuilleté les magazines Elektor chez un ami dont le père était un passionné d'électronique. Il n'est pas facile d'accéder à la version espagnole quand on vit dans une petite ville avant l'ère de l'Internet. Ensuite, dans les années 90, j'ai construit quelques projets audio Elektor pour écouter de la musique dans ma voiture et faire des exercices à l'université. J'ai récemment redécouvert le magazine grâce aux livres édités et au numéro spécial consacré à Arduino.
Quel genre d'espace avez-vous et comment l'utilisez-vous ?
David : J'aime l'appeler simplement "laboratoire" parce qu'il contient des instruments de mesure, mais vous pouvez voir qu'un chariot roulant Festool TC-3000 fait partie de l'espace de travail. Il a été acheté à un atelier de réparation automobile qui l'utilisait comme centre de ponçage. Je pense que tout s'intègre bien de manière modulaire et que le chariot peut être facilement déplacé si l'on veut ouvrir la fenêtre.
De plus, un atelier mobile compact Festool MW-1000 se trouve dans le coin de la pièce voisine et permet d'effectuer de petits travaux de menuiserie. Ainsi, si je me lève du bureau, je me retrouve immédiatement sur un établi de menuisier/opérateur. Je peux aussi utiliser la même chaise dans les deux espaces, car il s'agit d'une chaise de type tabouret réglable sur une grande hauteur.
Où se trouve cet espace et depuis combien de temps l'avez-vous ?
David : Le laboratoire se trouve dans un coin de mon salon. L'appartement où je vis ne comporte que deux chambres, et celle dans laquelle je ne dors pas est déjà remplie d'un poste de travail pour PC, d'équipement de studio de production audio et de rangements pour d'autres outils. C'est également là que la plupart des composants électroniques sont stockés dans des tiroirs superposés. Pas à côté du laboratoire, mais tout près. L'inventaire est géré grâce à un abonnement gratuit à partsbox.com, un outil que je recommande vivement.
Je l'ai réalisé pendant le confinement et le laboratoire était prêt à la fin de l'année 2021. Cela fait donc un an que je l'utilise, à raison de quelques fois par semaine.
Quelle est la fréquence d'utilisation de votre espace dédié à l'électronique ?
David : Disposer d'un laboratoire à la maison avec tout ce qu'il faut à portée de main est très pratique. Il n'est plus nécessaire d'étaler tous vos outils et composants sur la table de la salle à manger, chaque fois que vous devez tester ou construire quelque chose. Surtout si vous ne savez pas combien de jours cela prendra.
Mais mes autres activités régulières m'empêchent d'être plus productif aujourd'hui. Je passe plus de temps au laboratoire qu'à regarder des films ou à faire du sport, mais moins qu'à travailler sur SharePoint pour mes sous-traitants ; cela représente environ trois jours par semaine à-peu-près.
David : Le critère le plus importante était de tirer parti de l'espace disponible très limité. C'est là que j'avais installé la table à repasser pour réfléchir à mes idées. Dans cette situation, la solution consiste généralement à utiliser une structure aussi haute que possible. Après avoir demandé des devis à quelques fabricants de mobilier de laboratoire, et parce que ma deuxième exigence la plus importante était un budget limité, j'ai décidé de concevoir moi-même l'armoire murale sur mesure. Je l'ai dessinée avec Autodesk Fusion 360 et l'ai réalisée en contreplaqué de bouleau finlandais de 15 mm. L'espace de travail rectangulaire ne mesure plus que 1,75 x 1,10 mètre et est à la fois chaleureux et confortable. L'une des deux tables (la principale) est en contreplaqué laminé recouvert de linoléum, une surface de travail agréable au toucher que j'aime beaucoup. Le budget a été réduit grâce au recyclage d'une vieille table que j'ai trouvée dans les poubelles et qui constitue désormais la structure de base.
Veuillez préciser vos intérêts techniques. Sur quels types de tâches travaillez-vous dans votre espace de travail ? Pourquoi donnez-vous la priorité à ces projets ?
David : Enfant, j'ai été fasciné lorsque j'ai écouté l'album "A hard day's night" des Beatles sur la platine Dual CS 601 de mes parents. Depuis lors, j'ai essayé de comprendre toute la magie engagée là-dedans. Bien que les guitares électriques soient les colonnes des légendes du rock, je pense que les synthétiseurs musicaux expriment toutes les réalisations pertinentes accomplies par l'électronique audio au cours des 70 dernières années.
Lorsque j'ai découvert la communauté des constructeurs de synthétiseurs Eurorack, elle représentait pour moi toutes les caractéristiques que je recherchais : un standard bien défini, des gens ouverts à la collaboration, et un terrain de jeu pour expérimenter les limites de l'électronique audio analogique et numérique. Et je me suis donc pris au jeu.
Vous aimez savoir où d'autres ingénieurs et créateurs travaillent sur des projets électroniques ? Jetez un coup d'œil à ces espaces de travail en électronique.
Quel type d'équipement et d'outils avez-vous dans votre espace de travail et comment les rangez-vous ?
David : Au centre du meuble se trouve un oscilloscope Agilent (plus d'informations à ce sujet ultérieurement). Sous l'oscilloscope, également en position centrale et incliné de 30 degrés, j'ai prévu 4 unités verticales de rack 19 pouces pour loger des modules Eurorack. Les deux tailles de modules les plus courantes y sont admises (une rangée pour 1U et une rangée pour 3U).
Derrière le rack, une carte bus pour alimenter les modules, qui au lieu d'être alimentée par une alimentation standard, se connecte avec des bananes à une alimentation linéaire Powerbox PB3100 à triple sortie. De cette façon, les modules et les prototypes peuvent être alimentés en même temps, et je vois toujours quelle est la consommation globale de courant. Pour la soudure, j'utilise un Ersa I-CON PICO et un microscope Amscope SE400-Z pour travailler avec des composants CMS. Parfois, la lampe loupe Waldmann SNL-319 est également très utile.
La desserte roulante de droite contient une mini-fraiseuse Proxxon MF-70 que j'ai convertie en commande numérique à l'aide d'un vieil ordinateur portable ThinkPad. Le chariot offre également des espaces pour intégrer un aspirateur de poussière Festool CTL-SYS pour les travaux de fraisage et un multimètre Fluke 8846A.
Quel est, selon vous, l'équipement ou l'outil le plus important ou le plus précieux ? Et pourquoi ?
David : J'apprécie particulièrement l'oscilloscope Agilent 54622D. Le fait qu'il s'agit d'un appareil très performant, et qu'il me rappelle les modèles Hewlett-Packard avec lesquels j'ai appris dans les laboratoires de l'université, est la raison pour laquelle j'ai choisi ce vieux modèle (2002) à tube cathodique plutôt qu'un oscilloscope plus petit et plus moderne à écran TFT. Ce modèle spécifique était appelé "Oscilloscope à signaux mixtes" parce qu'il possède un port d'entrée pour le débogage de 16 signaux numériques en plus des 2 canaux analogiques habituels.
Pour la petite histoire, je l'ai acheté à un vendeur israélien sur eBay, et il est arrivé complètement détruit (des douzaines de morceaux) après son voyage. Le vendeur avait un certain nombre d'unités et a accepté de m'en envoyer une deuxième. J'ai maintenant quelques pièces de rechange. Comme on le voit avec le sac sombre posé sur le côté gauche de la photo d'ensemble.
Y a-t-il quelque chose de spécial ou d'unique dans votre espace de travail ? Qu'est-ce qui rend cette caractéristique si spéciale ou si importante ?
David : L'armoire, grâce aux joints croisés, peut supporter un contenu assez lourd. Elle n'est fixée au mur qu'en deux points, mais elle est également soutenue en bas par des profilés en aluminium extrudé. Pour ce faire, j'ai découpé trois pièces dans un profilé de remplacement Festool qui fait partie de leurs tables d'atelier. Trois pièces parce qu'elles s'adaptent à une porte de service qu'il faut ouvrir pour accéder à la gestion interne des câbles. La meilleure façon de le comprendre est de regarder la photo de détail. Ils ne sont pas bon marché, mais grâce à leur forme unique, les profilés offrent également de multiples possibilités de fixation au-dessus de la surface de travail.
David : J'ai fabriqué le contrôleur CNC en utilisant un Arduino avec le firmware Grbl, le logiciel gratuit "Universal Gcode Sender", une alimentation OEM, et trois pilotes de moteur. Cela fonctionne, mais je pense qu'il pourrait être plus fiable et je veux être capable de le contrôler sans ordinateur. J'ai donc acheté un kit OpenBuilds plus professionnel qui attend maintenant d'être mis en service.
Quel est votre projet électronique préféré réalisé et qu'en avez-vous appris?
David : J'ai construit quelques unités à partir d'un projet open-source et open-hardware appelé "Westlicht Performer" (une unité apparaît sur la photo de détail). Le module est un séquenceur pas à pas pour Eurorack, orienté vers la performance en direct, gentiment partagé sur GitHub par Simon Kallweit. Le concepteur a décidé de ne pas le mettre en production et ceux qui sont vendus sur des portails d'occasion, construits par des gens comme moi, sont le seul moyen possible d'en acheter un.
Techniquement, il est piloté par un microcontrôleur ARM Cortex M4. Il a 8 pistes de signaux de contrôle analogiques CV/gate en sortie et peut être programmé à partir d'un clavier MIDI. Il dispose de ports MIDI USB et TRS, d'un emplacement pour carte microSD pour sauvegarder les projets et d'une interface utilisateur avec un encodeur, un écran graphique OLED et 37 boutons. Avec ce projet, j'ai appris à souder avec les composants CMS, le développement embarqué, les nouveaux outils, les modèles de conception, ...
David : Mon objectif actuel est d'apprendre en prototypant n'importe quel module Eurorack, pour combler les lacunes de l'environnement de test Eurorack que j'ai intégré dans le laboratoire. Je teste différentes options pour avoir une interface utilisateur agréable et définir les premiers exemples d'utilisation. Mon idée est d'utiliser une plateforme compatible Arduino nommée "Teensy", qui est une carte MCU avec un Cortex M7 et qui se concentre sur les tâches audio. Je souhaite également approfondir les techniques de CNC et de CAO afin d'être en mesure de fabriquer mes propres panneaux et PCB pour le prototypage.
Avez-vous un projet de rêve ou quelque chose qui serait un challenge ?
David : Je pense que, comme beaucoup d'autres passionnés d'audio, mon projet de rêve serait de concevoir une console de mixage audio. De taille compacte, avec pas beaucoup de canaux, avec tout le chemin du signal en analogique et un contrôle numérique moderne. Je sais toutefois qu'aujourd'hui, cela peut être réalisé avec de très bons CAN et CNA qui sont disponibles ainsi qu'un DSP, mais je pense que la première solution est la bonne stratégie qui prend le « meilleur des deux mondes » . En outre, cela me permettrait d'en apprendre davantage sur la plupart des sujets courants qui m'intéressent dans le domaine de l'électronique audio.
Finalement, avez-vous des conseils à donner à d'autres ingénieurs ou makers qui envisagent d'aménager un espace de travail ?
David : Un proverbe de menuiserie très sage et universel que je pense avoir appris lors de la construction de mon laboratoire : « Mesurer deux fois et couper une fois » .
Où concevez-vous et testez-vous l'électronique ? Montrez-nous votre espace de travail !
Vous souhaitez partager les détails de votre espace de travail avec la communauté mondiale d'ingénieurs, d'étudiants et de créateurs d'Elektor ? Prenez quelques minutes pour remplir ce formulaire afin que nos rédacteurs puissent vous contacter !Traduction : Laurent RAUBER