Fairphone 2 : quand l’éthique (en électronique) crée la différence
Le Fairphone 2 est le premier téléphone modulaire au monde. Le site iFixit lui a attribué une note de 10/10 pour sa facilité de réparation et il est équipé d’un port d’extension USB. À eux seuls, ces deux faits illustrent la motivation première du projet Fairphone : faire prendre conscience aux utilisateurs du rôle de l’éthique en électronique en fabriquant un téléphone plus équitable.
Le Fairphone 2 est le premier téléphone modulaire au monde. Le site iFixit lui a attribué une note de 10/10 pour sa facilité de réparation et il est équipé d’un port d’extension USB. À eux seuls, ces deux faits illustrent la motivation première du projet Fairphone : faire prendre conscience aux utilisateurs du rôle de l’éthique en électronique en fabriquant un téléphone plus équitable.
La chaîne de valeur de l’industrie électronique est composée d’un tissu mondial complexe d’activités et de processus. Elle se heurte à des problèmes sociaux et économiques tels que l’utilisation de minéraux à l’origine de conflits et des violations du droit du travail. L’entreprise sociale néerlandaise Fairphone entend rendre transparente toute la chaîne de fabrication de ses produits et lutter contre les injustices.
Douwe Schmidt, animateur de communauté chez Fairphone, explique pourquoi la conception du Fairphone 2 sert cet objectif.
Conception/fabrication
« Nous prenons en compte trois aspects pour construire un téléphone plus équitable : la chaîne de valeur, l’autonomie de l’utilisateur, et la gestion des déchets. La conception du Fairphone 2 repose sur ces trois aspects. Le premier Fairphone n’avait pas été conçu par l’entreprise elle-même, il s’agissait d’un appareil déjà fabriqué auquel avaient été apportées quelques modifications. Mais la seconde itération du Fairphone est de notre propre fait. Nous avons choisi de le concevoir nous-mêmes, car cela nous permettait de mieux comprendre la chaîne de valeur. Il nous fallait trouver des distributeurs et des fabricants et travailler avec eux. Cela nous a donné une bonne idée de la façon dont ils fonctionnaient, et nous a placés en meilleure position pour influencer leurs processus de travail. Dans ce sens, la conception et la fabrication du téléphone est un point de départ pour notre objectif.
L’autre avantage que nous avions à concevoir nous-mêmes nos produits est que cela nous a permis de proposer un téléphone modulaire. Une architecture modulaire permet à l’utilisateur de réparer lui-même son appareil, ce qui lui donne une impression d’autonomie vis-à-vis du fabricant. Cette modularité contribue également à diminuer la quantité de déchets électroniques. Nous pouvons définir une stratégie de fin de vie du produit dès le début de son cycle de vie, et pour cela nous le construisons de façon à ce que ses éléments puissent être facilement démontés et recyclés. »
Les minerais sources de conflits
« Le Fairphone 1 était un appareil de « marque blanche », c’est-à-dire construit par une entreprise qui vend ses produits par lots et autorise l’ajout d’une marque sur ses appareils. », précise Douwe Schmidt.
Le projet Fairphone a démarré sous la bannière d’une campagne alertant de la présence dans les produits électroniques de minéraux provoquant des conflits. Les minerais les plus connus pour déclencher ces conflits sont l’or, la cassitérite (source d’étain), la colombite-tantalite (tantale) et la wolframite (tungstène). Ces minerais sont pour la plupart extraits d’une région de l’est de la République démocratique du Congo dévastée par de violents affrontements. Les bénéfices liés à leur extraction servent à financer des groupes armés, les mineurs étant souvent des habitants locaux forcés à travailler dans des conditions très difficiles. Plutôt que de lancer une campagne d’information, les initiateurs du projet Fairphone ont choisi d’essayer de fabriquer un téléphone dénué de minerais issus de telles zones de conflits. La réussite d’une campagne de financement participatif a montré que les consommateurs étaient conscients de l'importance de l’éthique en électronique : 7 millions d’euros ont été récoltés sous la forme de précommandes. [HM]
La chaîne de valeur de l’industrie électronique est composée d’un tissu mondial complexe d’activités et de processus. Elle se heurte à des problèmes sociaux et économiques tels que l’utilisation de minéraux à l’origine de conflits et des violations du droit du travail. L’entreprise sociale néerlandaise Fairphone entend rendre transparente toute la chaîne de fabrication de ses produits et lutter contre les injustices.
Douwe Schmidt, animateur de communauté chez Fairphone, explique pourquoi la conception du Fairphone 2 sert cet objectif.
Conception/fabrication
« Nous prenons en compte trois aspects pour construire un téléphone plus équitable : la chaîne de valeur, l’autonomie de l’utilisateur, et la gestion des déchets. La conception du Fairphone 2 repose sur ces trois aspects. Le premier Fairphone n’avait pas été conçu par l’entreprise elle-même, il s’agissait d’un appareil déjà fabriqué auquel avaient été apportées quelques modifications. Mais la seconde itération du Fairphone est de notre propre fait. Nous avons choisi de le concevoir nous-mêmes, car cela nous permettait de mieux comprendre la chaîne de valeur. Il nous fallait trouver des distributeurs et des fabricants et travailler avec eux. Cela nous a donné une bonne idée de la façon dont ils fonctionnaient, et nous a placés en meilleure position pour influencer leurs processus de travail. Dans ce sens, la conception et la fabrication du téléphone est un point de départ pour notre objectif.
L’autre avantage que nous avions à concevoir nous-mêmes nos produits est que cela nous a permis de proposer un téléphone modulaire. Une architecture modulaire permet à l’utilisateur de réparer lui-même son appareil, ce qui lui donne une impression d’autonomie vis-à-vis du fabricant. Cette modularité contribue également à diminuer la quantité de déchets électroniques. Nous pouvons définir une stratégie de fin de vie du produit dès le début de son cycle de vie, et pour cela nous le construisons de façon à ce que ses éléments puissent être facilement démontés et recyclés. »
Les minerais sources de conflits
« Le Fairphone 1 était un appareil de « marque blanche », c’est-à-dire construit par une entreprise qui vend ses produits par lots et autorise l’ajout d’une marque sur ses appareils. », précise Douwe Schmidt.
Le projet Fairphone a démarré sous la bannière d’une campagne alertant de la présence dans les produits électroniques de minéraux provoquant des conflits. Les minerais les plus connus pour déclencher ces conflits sont l’or, la cassitérite (source d’étain), la colombite-tantalite (tantale) et la wolframite (tungstène). Ces minerais sont pour la plupart extraits d’une région de l’est de la République démocratique du Congo dévastée par de violents affrontements. Les bénéfices liés à leur extraction servent à financer des groupes armés, les mineurs étant souvent des habitants locaux forcés à travailler dans des conditions très difficiles. Plutôt que de lancer une campagne d’information, les initiateurs du projet Fairphone ont choisi d’essayer de fabriquer un téléphone dénué de minerais issus de telles zones de conflits. La réussite d’une campagne de financement participatif a montré que les consommateurs étaient conscients de l'importance de l’éthique en électronique : 7 millions d’euros ont été récoltés sous la forme de précommandes. [HM]
[La suite de l’article est en anglais.]